Foire aux questions

Quelle est l’origine du Lac ?

Suite au détournement de l'Adour en 1578, un bras mort de ce fleuve a donné lieu à la création d'un lac en eau douce. En 1876, un chenal a été réalisé afin de désensabler la passe du Boucarot. C'est à partir de cette date que le lac est devenu un lac marin artificiel.

Le lac s’ensable-t-il ?

La comparaison des relevés bathymétriques*, réalisés en 2010 puis en 2016, montre une tendance lourde à l'ensablement du lac. Les volumes de sable accumulés entre 2010 et 2016, de l'ordre de 103 000 m3, correspondent à un apport annuel d'environ 17 000 m3/an. Le phénomène est cumulatif : l'accroissement des dépôts de sédiments favorise la formation "d'un piège à sable". À l'horizon 2028, la faune et la flore de cet écosystème auront disparu et les différentes activités, comme l'ostréiculture, la baignade, les autres activités nautiques seront impossibles.

*Mesures de la profondeur et du relief des fonds marins

D’où provient ce sable ?

Le sable provient de la dérive de bancs de sable aux abords de l'embouchure du port. Par vent de sud-ouest, la houle pousse ce sable à l'intérieur de la passe du port. L'accumulation de sable au droit de la digue nord, à la plage Notre-Dame alimente également ce phénomène. Le vent et la houle de nord-ouest le déverse dans la passe. Les marées montantes, plus puissantes que les marées descendantes, transportent ce sable vers le lac.

Pourquoi agir maintenant ?

Par le passé, des opérations de désensablement ont été faites, sur des volumes plus importants. 

Historique des opérations de désensablement du lac d'Hossegor
Date de prélèvementVolume (en m3)Nature de l'opérationÉvacuation du sable
1975 - 1983500 000Dragage dans le cadre de la Mission interministérielle pour l'aménagement de la côte aquitaine (MIACA)océan
1985 - 1986 20 000Opération de la Mairie d'Hossegorplages du Lac
1992 80 000Opération du SIVOM Côte Sud (partie sud et chenal central)promenade des bords du Lac
2002   3 500Opération du SIVOM Côte Sud (parcs à huîtres)plages du Lac
2007   3 500Opération du SIVOM Côte Sud (parcs à huîtres)plages du Lac
TOTAL607 000

C’est dans cette continuité que des études ont été initiées en 2015 pour évaluer l’état du lac, calculer les volumes à extraire en tenant compte des enjeux environnementaux, sanitaires et sociaux.

À l'horizon 2028, sans désensablement, la faune et la flore de cet écosystème auront disparu et les différentes activités comme l'ostréiculture, la baignade et les autres activités nautiques seront impossibles.

Pourquoi ne pas se reposer sur un mécanisme naturel en laissant l’effet « chasse d’eau » de la dynamique des marées ?

Cette régulation naturelle n'est pas suffisante. Le volume de sable entrant et piégé dans le lac sera toujours supérieur aux volumes sortants. Cependant, le projet tend vers une action de prévention avec la réalisation de dragages d'entretien et avec une augmentation importante des volumes de sable prélevés annuellement à la plage Notre-Dame.

La suppression du seuil entre le lac et le canal pourrait-elle éviter cette accumulation ?

La suppression du seuil aurait pour conséquence de fragiliser les berges du canal d’Hossegor et les piliers du pont, sans apporter de garantie sur la diminution des volumes de sable fixés dans le lac. De plus, cette destruction aurait pour conséquence la disparition de la fosse qui s’est creusée au nord de cet ouvrage, et qui présente un réel intérêt écologique.

Quelle est la méthode utilisée pour ce désensablement ?

Le désensablement du lac d'Hossegor concerne un volume de sédiments de 131 000 m3. L'analyse de ceux-ci, grâce à des carottages, a permis de définir des profondeurs maximales d'extraction en fonction des zones de désensablement. Il a été tenu compte des hauteurs d'eau nécessaires, à marée basse, pour assurer un bon fonctionnement de l'écosystème.

L'entreprise met en place des dragues aspiratrices stationnaires à désagrégateur ainsi qu'une pelle amphibie équipée d'une pompe de dragage (limite sonore 60 décibels), et met en œuvre des barrages anti-MES (Matière En Suspension) tout au long des travaux autour de la pelle amphibie et de la drague.

Ainsi, un mélange de 90 % d'eau et 10 % de sable est dragué, puis réutilisé.

Pour aller plus loin > VUE GÉNÉRALE DES TRAVAUX

Quelle utilisation du sable prélevé ?

Le sable prélevé est destiné :

- pour le sable de la meilleure qualité au rechargement de la plage du Santocha sur la commune de Capbreton à raison de 118 000 m3,

- les autres 13 000 m3 de sédiments extraits dans la partie Nord du plan de dragage servent à la création d'une aire favorisant le développement d'herbiers sur la zone Ouest du lac d'Hossegor.

Le désensablement se déroule progressivement du Sud vers le Nord du Lac et le rechargement de la plage du Santocha est également progressif du Nord vers le Sud : 8 phases sont prévues dans cette opération.

Le transfert de sable vers la plage du Santocha se fait par le biais d'une conduite terrestre fixe qui longe les perrés du canal d'Hossegor et les quais du chenal du Boucarot, puis par le système du by-pass existant de la commune de Capbreton.

Quelle est la nature des éléments dragués ?

Il s'agit d'un mélange composé de 90% d'eau et 10% de sable d'une granulométrie moyenne et non de vase. Il est de couleur gris à noir. Les nuisances olfactives et esthétiques sont classiques pendant ce type d'intervention ; elles vont s'atténuer en quelques semaines avec l'oxydation à l'air libre de la matière organique. L'eau peut prendre une couleur noirâtre, due au lessivage du sable dans les 5 km de conduite. Il s'agit d'une nuisance purement esthétique temporaire, intermittente et variable selon divers paramètres : courants, agitation du plan d'eau, température et salinité de l'eau. 

Sur quels critères est analysé le sable ?

La législation applicable est celle relative aux sédiments marins. Elle réglemente sur la base de deux seuils : N1, N2. Les analyses sont interprétées en fonction de ces seuils de qualité. Ainsi, au-dessous du niveau N1, les sables sont jugés de bonne qualité et valorisables, l'impact potentiel est jugé neutre ou négligeable. En cas de dépassement du niveau N2, les opérations sont susceptibles d'être interdites. Entre le niveau 1(N1) et le niveau 2 (N2), des tests sont pratiqués pour évaluer la toxicité globale des sédiments.

Comment est analysée la qualité du sable du Lac ?

Lors de la phase d'étude, une zone précise de dragage a été définie. Elle ne couvre pas la totalité du lac. Sur cette zone, 12 points d'analyses ont été arrêtés et ont donné lieu à 96 carottages. 

Conformément à l'arrêté préfectoral en date du 14 mai 2018 autorisant les opérations et sur demande de MACS, une nouvelle campagne d'analyses a été conduite en août 2018.

Cette campagne révèle du sable (autrement dit des sédiments) en dessous du niveau N1 pour 11 points de prélèvements correspondants à la totalité du périmètre dont les sables sont évacués sur la plage du Santocha. Un point a révélé des dépassements de seuils de qualité N1 (entre N1 et N2) . Des tests complémentaires ont donc été réalisés et ont conclu à des sédiments non dangereux. Ils ne sont pas employés en recharge de plage du Santocha mais utilisés in situ pour créer d'une zone de transplantation conservatoire des herbiers de zostères (plage Blanche).

Des nouvelles analyses sont réalisées tout au long du chantier. En cas de dépassement du niveau N2, les premiers 20 000 m3 sable dragués sont évacués. Ces premiers 20 000 m3 dragués se situent à l’entrée du lac côté océan. Au-delà de 20 000 m3, le plan de dragage du lac est maillé par zones de 10 000 m3. Chaque zone est analysée et le sable n’est déposé plage du Santocha que s’il démontre une qualité inférieure à N2.

Par ailleurs, les analyses du sable déposé plage du Santocha sont disponibles. La qualité des sédiments est inférieure au seuil N1.

La réalisation du désensablement a-t-elle une incidence sur la faune et la flore ?

La conduite de ce programme va générer des perturbations. Ces effets ont été analysés dans les évaluations environnementales qui ont été examinées lors de l'enquête publique par les services instructeurs pour permettre la délivrance des autorisations de travaux. Ainsi, l'autorité environnementale a conclu que "les mesures pour éviter, réduire et compenser les impacts du projet sur l'environnement apparaissent proportionnées aux enjeux identifiés".

Toutes les espèces sensibles ont fait l'objet de la même approche à savoir : éviter ou réduire les impacts. Plusieurs mesures ont ainsi été mises en œuvre pour limiter les effets du projet sur la zostère marine qui a été identifiée comme l'enjeu le plus fort dans l'étude d'impact. Le déplacement dans le lac de 20 000 m3 va permettre la plantation d'une nouvelle zone de zostères. Des mesures en faveur de la mouette mélanocéphale, qui se sert du lac à marée basse comme aire de repos et d'alimentation, ont été identifiées afin de limiter les impacts des travaux. Ainsi, deux barges de 200 m2 chacune sont positionnés à l'extrémité Nord Est et un périmètre de quiétude sera imposé aux différents usagers.

Un rideau anti-turbidité est installé et un suivi régulier de la turbidité de l'eau est réalisé par un écologue indépendant (ETEN environnement). La faune a été déplacée de la zone de dragage avant la mise en place du rideau (principalement les hippocampes). Un suivi de la qualité des eaux et de la qualité des huîtres est réalisé pendant et après le chantier.

Au-delà du contrôle bimestriel réglementaire, un contrôle systématique et régulier est réalisé lors du dragage.

Quel suivi du chantier ?

Le chantier se déroule du sud vers le nord du lac, privilégiant ainsi, d'après les analyses, les sables de la meilleure qualité et qui sont destinés à la recharge du pied de dune du Santocha. Dès 20 000 m3 de sable prélevés, des analyses ont été réalisées et le sable n'a été maintenu sur site parce qu'il remplissait les critères qualitatifs. Au-delà, des analyses seront réalisées tous les 10 000m3 pour une vigilance maximum.

Un suivi écologique est programmé sur 15 ans afin de vérifier l'efficacité des mesures prises en faveur de l'environnement et le cas échéant, de procéder aux interventions en faveur de la faune et de la flore qui s'avéreraient éventuellement nécessaires.

Comment s’inscrire dans une logique préventive ?

La réalisation de dragages d'entretien, sur une période de 10 ans, est ouverte dans le cadre de l'autorisation accordée par l'État. De plus, en accord avec la commune de Capbreton, le volume de sable prélevé sur la plage Notre-Dame sera augmenté.

La réalisation du désensablement aura-t-elle une incidence pour les habitants riverains du Lac et du Santocha ?

Ce chantier va générer du bruit (moins de 60 décibels). Des nuisances olfactives peuvent survenir selon les vents dominants et la météorologie. Ces gênes sont néanmoins sans commune mesure avec celles qu'aurait généré les 20 000 camions nécessaires au transport de ce sable. Les possibles nuisances olfactives et esthétiques (sable marron) seront temporaires. Plage du Santocha, l'accès à la plage et à l'Océan sera maintenu.

L’amplitude horaire potentielle est de 24h/24, et le désensablement est opéré en fonction des marées : environ 5h avant la pleine mer et 5 heures après, soit 10h d’opération de pompage par jour, toujours dans la limite sonore actuelle.

L’avis positif complémentaire de janvier 2018 de l’Agence Régionale de Santé est plus ciblé et plus détaillé quant à la qualité des eaux de baignade plage du Santocha.

Les travaux seront achevés en avril 2019, en amont de la saison.

Quel est le coût de ce chantier ?

Le montant total des travaux a été estimé à 2 700 000 € H.T.

Le plan de financement est le suivant :

  • Union Européenne -FEDER- (43,66 %),
  • Région Nouvelle-Aquitaine (19,45 %),
  • État - FNADT- (16,89 %),
  • Communauté de communes MACS (20 %).

Quelle place a été donnée à la concertation ?

Les deux principaux bureaux d'études indépendants retenus, Créocean (maitrise d'œuvre) et ETEN (écologue indépendant), s'appuient sur une expertise acquise depuis de nombreuses années. De plus, l'écologue indépendant fait un contrôle permanent de la conduite du chantier.

Conformément à la réglementation, lors de l'enquête publique des réunions ouvertes ont été organisées. Le Commissaire Enquêteur a consigné l'ensemble des remarques (170) et analysé ceux-ci pour émettre son avis.

Un comité de suivi a été installé, il a pour mission de veiller au bon déroulement de cette opération de désensablement. Les élus ont proposé de réunir au sein de ce comité des associations de protection de l'environnement, des usagers du lac mais aussi du milieu marin, les services de l'état et les collectivités locales.

Existe-t-il une alternative ?

Une association environnementale a attaqué l'arrêté préfectoral autorisant cette action. Les délais de jugement peuvent être plus ou moins longs. Cependant, ce recours n'est pas suspensif. Les travaux peuvent commencer.

Cette association a fait savoir que si les travaux étaient engagés, elle entamerait une procédure en référé. Le juge ne se prononcera pas sur le fond mais pourra suspendre le début des travaux.

Cette association propose d'extraire un volume de sable moindre, 10 000 m3, et ce annuellement. En faisant cette proposition, cette association reconnait que les sédiments ne sont pas toxiques. Ce volume est moindre que les volumes entrants annuellement et qui sont de 17 000 m3. L'association ne fait aucune proposition sur la technique d'extraction à utiliser.